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Le retour des maisons closes en France?
Les maisons closes rouvriront-elles bientôt leurs portes en France? C'est en tout cas ce que propose la députée UMP Chantal Brunel, qui y voit le meilleur moyen de protéger les prostituées.
Elle est d'ailleurs soutenue par une majorité des français, ainsi que le révèle un sondage réalisé par l'institut CSA : 59% des sondés ont répondus "oui" à la question "Faut-il rouvrir les maisons closes?". Les hommes (70% de "oui") étant apparemment un peu plus motivés que les femmes (49%).
La principale surprise de ce sondage est que seuls 10% des français seraient farouchement opposés au retour des maisons closes, contre 26% lors de la dernière enquête sur le sujet, il y a 7 ans.
Dans la première partie du XXème siècle, les maisons closes faisaient partie du paysage français. Ces maisons discrètes étaient souvent tenues par des femmes.
Les "pensionnaires" y étaient recrutées à la campagne, parfois dans les hôpitaux. Beaucoup de filles mères y entraient par besoin.
Chaque maison avait son règlement intérieur et fixait ses propres tarifs. Généralement, la moitié de l'argent reçu revenait aux prostituées, l'autre allait à la maison. L'Etat prélevait 50 à 60% des bénéfices.
Les frais de la maison (nourriture, linge, etc) ainsi que les frais médicaux étaient à la charge des "pensionnaires".
Les maisons closes ont fermées en France juste après la seconde guerre mondiale, le 13 avril 1946.
Ce type d'établissement existe toujours en Suisse sous le nom de "salons érotiques". Ils sont également tolérés en Belgique... où la plupart des clients sont Français!
Aujourd'hui, les prostituées françaises sont dans "la clandestinité", souvent "à la merci de réseaux mafieux" ainsi que le rappelle Chantal Brunel. Par conséquent, ces femmes ne peuvent bénéficier d'aucune aide, elles sont "en position de semi-esclavage".
Puisque faire disparaître la prostitution est impossible, Chantal Brunel voudrait en faire "un métier" : "je suis pour la création de maisons ouvertes destinées aux femmes qui ont fait de la prostitution leur métier, qui paient leurs impôts et qui sont indépendantes, c'est-à-dire des femmes qui peuvent en sortir quand elles veulent. Elles pourraient se regrouper à plusieurs, en colocation par exemple. Cela permettrait d'offrir notamment de meilleures conditions de suivi médical ou financier."
Une solution que conteste Bernard Lemettre, le président de l'association Mouvement du Nid, qui vient en aide aux prostituées. Pour lui, "que ce soit dans le bois de Boulogne ou sur le velours d'une maison close, il n'y a pas de meilleur lieux que d'autres. C'est toujours le même métier et c'est toujours de l'exploitation humaine pour de l'argent."
Selon lui, "Chantal Brunel ne propose rien de moins qu'un proxénétisme bien organisé et blanchi."
Plutôt que de rouvrir des maisons closes, Bernard Lemettre demande à ce que ce soit les clients qui soient punis, et non les prostitués comme c'est actuellement le cas.
Le sujet sensible de la prostitution sera débattu par un groupe de travail mis en place par le ministère de l'Intérieur, et dont fait partie Chantal Brunel. La première réunion se tiendra le 25 mars prochain.
Illustration : les maisons closes vues par Toulouse Lautrec, Au salon de la Rue des Moulins, 1894
Rédaction : Laure Godey
Elle est d'ailleurs soutenue par une majorité des français, ainsi que le révèle un sondage réalisé par l'institut CSA : 59% des sondés ont répondus "oui" à la question "Faut-il rouvrir les maisons closes?". Les hommes (70% de "oui") étant apparemment un peu plus motivés que les femmes (49%).
La principale surprise de ce sondage est que seuls 10% des français seraient farouchement opposés au retour des maisons closes, contre 26% lors de la dernière enquête sur le sujet, il y a 7 ans.
Dans la première partie du XXème siècle, les maisons closes faisaient partie du paysage français. Ces maisons discrètes étaient souvent tenues par des femmes.
Les "pensionnaires" y étaient recrutées à la campagne, parfois dans les hôpitaux. Beaucoup de filles mères y entraient par besoin.
Chaque maison avait son règlement intérieur et fixait ses propres tarifs. Généralement, la moitié de l'argent reçu revenait aux prostituées, l'autre allait à la maison. L'Etat prélevait 50 à 60% des bénéfices.
Les frais de la maison (nourriture, linge, etc) ainsi que les frais médicaux étaient à la charge des "pensionnaires".
Les maisons closes ont fermées en France juste après la seconde guerre mondiale, le 13 avril 1946.
Ce type d'établissement existe toujours en Suisse sous le nom de "salons érotiques". Ils sont également tolérés en Belgique... où la plupart des clients sont Français!
Aujourd'hui, les prostituées françaises sont dans "la clandestinité", souvent "à la merci de réseaux mafieux" ainsi que le rappelle Chantal Brunel. Par conséquent, ces femmes ne peuvent bénéficier d'aucune aide, elles sont "en position de semi-esclavage".
Puisque faire disparaître la prostitution est impossible, Chantal Brunel voudrait en faire "un métier" : "je suis pour la création de maisons ouvertes destinées aux femmes qui ont fait de la prostitution leur métier, qui paient leurs impôts et qui sont indépendantes, c'est-à-dire des femmes qui peuvent en sortir quand elles veulent. Elles pourraient se regrouper à plusieurs, en colocation par exemple. Cela permettrait d'offrir notamment de meilleures conditions de suivi médical ou financier."
Une solution que conteste Bernard Lemettre, le président de l'association Mouvement du Nid, qui vient en aide aux prostituées. Pour lui, "que ce soit dans le bois de Boulogne ou sur le velours d'une maison close, il n'y a pas de meilleur lieux que d'autres. C'est toujours le même métier et c'est toujours de l'exploitation humaine pour de l'argent."
Selon lui, "Chantal Brunel ne propose rien de moins qu'un proxénétisme bien organisé et blanchi."
Plutôt que de rouvrir des maisons closes, Bernard Lemettre demande à ce que ce soit les clients qui soient punis, et non les prostitués comme c'est actuellement le cas.
Le sujet sensible de la prostitution sera débattu par un groupe de travail mis en place par le ministère de l'Intérieur, et dont fait partie Chantal Brunel. La première réunion se tiendra le 25 mars prochain.
Illustration : les maisons closes vues par Toulouse Lautrec, Au salon de la Rue des Moulins, 1894
Rédaction : Laure Godey
Publié le vendredi 19 mars 2010 à 11h44